Jusque-là, on les regardait comme une douce extravagance, ces cavaliers urbains à cheval sur leur imposante machine. Le coffre tantôt chargé à bloc de denrées, tantôt occupé par plusieurs bambins harnachés. Désormais, ils font quasiment partie du paysage. Plébiscités dans les pays scandinaves, les biporteurs et triporteurs se répandent partout en Europe et ils ne sont plus réservés aux livreurs et professionnels. Une enquête réalisée en mai auprès de 38 fabricants européens a montré que les ventes de «vélos cargos» ont augmenté de 60 % en 2019 par rapport à 2018, et la France se situe dans le peloton de tête.

En écho, les géants des cycles se mettent à en concevoir, et de nouvelles marques émergent. Assistance électrique, freinage à câbles ou hydraulique, coffre de taille très variée, les critères de sélection sont nombreux et s’adaptent aux besoins de l’utilisateur.

Julien Barrault, 42 ans, responsable de la boutique les Vélos de Fratello à Lyon, décrypte : «La fonction première du cargo est de décongestionner la ville. S’y ajoutent une tendance générale à l’écologie et le besoin de prendre l’air.» Egalement derrière une page Facebook qui rassemble plus de 2 000 passionnés, il a observé un engouement à la fin du premier confinement. «Les marques ont investi le créneau et les fabricants visent désormais les familles, avec des solutions pour les enfants, comme des banquettes, des ceintures ou des capotes pour la pluie, observe-t-il. Le discours est bien moins axé sur le transport de marchandises pour les professionnels.»